Logoscript

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Exemple et réalisation

La difficulté, et donc l'intérêt, de l'écriture flamande du XVIIème siècle est son aspect protéïforme.

''a'' peut s'écrire ''a'' mais aussi de bien d'autres manières, de même que toutes les autres lettres de l'alphabet.

Il y a des choix à faire, en fonction de la situation de la lettre par rapport à celles qui l'entourent et aussi de son inventivité.

On retrouve évidemment cette problématique dans tous les styles calligraphiques mais généralement moins dans la diversité des formes.

Quoique... Je me remémore un stage animé par Yves Leterme où il nous a justement enseigné l'importance de s'entrainer à décliner les formes de nos lettres en gestuelle.

En tout cas pour le XVIIème siècle, je pense que cela représentait un champ nouveau de libertés .

 

Aux difficultés de maniements de plume, déjà importants à l'époque et aggravés de nos jours par le fait qu'on ne sait plus tailler les plumes comme il faudrait, s'ajoutent donc les problèmes inhérents au style (au ''design'' comme on dit aujourd'hui).

Ci-dessous, un exemple magnifique de ce style par David Roelands, que j'ai utilisé comme fond pour les titres des vidéos sur les minuscules.

 

David Roelands, Page extraite de son livre ''T'Magazin...'' de 1616

J'ai tenté de montrer dans la vidéo ci-dessous certains aspects qui me semblent importants pour la réalisation d'une calligraphie en Lettre Flamande.

Tout particulièrement les liaisons des lettres entre elles.

Pour cela, j'ai utilisé une phrase inventée pour la circonstance qui m'a permis de glisser plusieurs difficultés.

 

Calligraphie de la phrase
''La Chaise de Monsieur Grignon de Beaufortis, Charles de son petit nom, est avancée.

Pour revenir à David Roelands, il s'agit d'un calligraphe flamand né en 1572 à Anvers.

Il a écrit un ouvrage intitulé ''T'Magazin...'' de gravures, édité en 1616.

Son style est magnifique, très vivant, surtout sa Lettre Italienne très dansante, comme le montre l'exemple ci-dessous.

 

Calligraphie de David Roelands (gravure)

David Roelands faisait donc partie de la corporation (la guilde) très fermée des Maîtres-écrivain des anciens Pays-bas.

Il s'agissait véritablement de l'élite des calligraphes de l'époque.

En firent partie, entre autres, Balderic Van Horicke, Cornelius Boissens et Jan Van den Velde, le plus connu.

La devise de ces Maîtres-écrivain était ''Vive la Plume'' dont voici quelques exemples

 

''Vive la Plume'' de David Roelands (gravure)

''Vive la Plume'' de Cornelius Boissens (1ère page de son livre ''Grammatophices...'' (gravure)

''Vive la Plume'' de Jan Van den Velde (gravure)

''Vive la Plume'' de Balderic van Horicke (calligraphie à la plume)

Ce dernier exemple est évidemment le plus extraordinaire car il n'y a pas d'intermédiaire entre l'artiste et l'observateur.

Plus fort et indépendemment, c'est une calligraphie complètement ébouriffée, une explosion de mouvements et de couleurs.

Une pyrotechnie calligraphique.

 



03/10/2018
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