"Nuit sacrée" de Montmorency
Voilà. La Nuit sacrée de Montmorency a eu lieu entre les 28 et 29 juin 2019.
Ce fut un grand moment à la fois spirituel et culturel.
L'expo, en définitive, a pu être montée dans de bonnes conditions comme vous pouvez en juger sur les photos ci-dessous.
A droite de l'espace (au premier plan sur la photo), j'ai affiché des explications sur la démarche de l'expo dont le thème était "L'apocalypse de St Jean" (voir ci-dessous)
La calligraphie centrale de l'expo (sur le début du 12ème chapitre de l'Apocalypse) avec, en reflets, une vue partielle de l'église dont une des oriflammes que j'ai moi-même conçues il y a plusieurs années !
Le public a été heureux de découvrir la calligraphie, mais aussi d'échanger sur le livre de l'Apocalypse dont l'abord est toujours difficile.
APPROCHE CALLIGRAPHIES - SYMBOLIQUES - SPIRITUALITE
L'Apocalypse de St Jean se présente comme la Révélation de Jésus Christ. L'amour du Christ en est la clef, tout à la fois son but et son objet.
Pour éclairer cette Révélation d'Amour, Jean utilise ici le mode symbolique, comme un pendant au mode de la parabole dans les Evangiles.
Pour aider l'homme à répondre à l'amour du Christ, Jean utilise deux thèmes leitmotiv: le combat spirituel et l'espérance.
Ceci m'a amené à organiser cette exposition sur l'Apocalypse en réalisant un groupe d'oeuvres pour chacun de ces deux thèmes.
Un troisième groupe, central, représenté par une calligraphie unique, présente la nouvelle alliance que Dieu propose à l'homme pour ce combat spirituel avec le mal, à savoir l'Eglise, symbolisée par "une femme vêtue du soleil,..."
CALLIGRAPHIES SUR LES LETTRES AUX EGLISES
Le premier groupe, celui qui marque l'importance du combat spirituel, s'appuie sur les deuxième et troisième chapitres de l'Apocalypse.
Dans ces chapitres, Jésus dicte à Jean des lettres qui sont destinées aux sept Eglises d'Asie, celles que Jean a sous sa juridiction.
J'ai voulu faire resortir ce côté ecriture sous la dictée en utilisant des graphies très gestuelles, cursives.
Le chiffre sept symbolise la plénitude de l'Esprit Saint.
En conséquence, les sept Eglises signifient toutes les Eglises du monde, donc l'Eglise universelle.
Ce groupe se compose, de façon logique, de sept calligraphies
Chaque Eglise est une lumière pour le monde qui l'environne (un "chandelier" comme il est dit au premier chapitre)
Or la lumière se diffracte en sept couleurs principales, qui sont les sept couleurs de l'arc en ciel, symbole de l'ancienne alliance établie au temps de Noé.
C'est pourquoi chaque calligraphie repose sur une de ces sept couleurs.
Evoquant l'ancienne alliance, elles replacent l'Apocalypse en situation finale dans le déroulé de la Bible, conclusive.
La fusion de ces sept couleurs permet de retrouver la lumière originelle : Christ, Lumière du monde, qui en fondant l'Eucharistie fonde la nouvelle alliance.
Une interprétation fréquente de ces lettres aux Eglises les divisent en 4 groupes.
En effet on sait qu'Ephèse est la chef de file des autres Eglises et a donc une place à part.
Smyrne et Philadelphie sont pures.
Pergame et Thyatire sont dans le compromis.
Sardes et Laodicée sont spirituellement comme mortes.
Mais les calligraphies peuvent mettre l'accent sur d'autres aspects, comme la persécution pour Smyrne, l'idolâtrie pour Thyatire, une opposition foi visible-manque d'actes pour Sardes.
Lettre à l'Eglise d'Ephèse
Texte : Ta ferveur première, tu l'as abandonnée. (Ap 2, 4)
Si la foi est la préoccupation centrale des lettres aux Eglises, l'amour reste toujours premier.
A Ephèse, la flamme de l'amour est belle et vigoureuse mais elle a tendance à retomber en cendres.
Tel est le reproche que Jésus lui fait pour qu'elle retrouve son élan premier.
Lettre à l'Eglise de Smyrne
Texte : Voici, le diable va jeter des vôtres en prison (Ap 2, 10)
Lettre à l'Eglise de Pergame
Texte : Chez toi aussi, il en est qui s'attachent de même à la doctrine des Nicolaïtes (Ap 2, 15)
Lettre à l'Eglise de Thyatire
Texte : J'ai contre toi que tu tolères Jézabel (Ap 2, 20)
Lettre à l'Eglise de Sardes
Texte : Sois vigilant! Affermis le reste qui est près de mourir
(Ap 3, 2)
Lettre à l'Eglise de Philadelphie
Texte : Je te garderai de l'heure de l'épreuve (Ap 3, 10)
Lettre à l'Eglise de Laodicée
Texte : Que n'es-tu froid ou bouillant! (Ap 3, 15)
Ces lettres offrent donc à toute communauté chrétienne une mise en garde contre les différents écueils qu'elles peuvent rencontrer dans leur combat spirituel.
CALLIGRAPHIE SUR LE SIGNE DE LA FEMME ET DU DRAGON
Situé au début du chapitre 12, ce texte est sans doute le plus connu et le plus commenté de l'Apocalypse.
Il fait référence à de nombreux autres passages bibliques et, d'une certaine manière complète, pour moi en tout cas, le récit de la Genèse.
Il ancre aussi la nouvelle alliance (comme vu précédemment), et pose même les jalons de la nouvelle Jérusalem.
Cette richesse du texte m'a amené à faire une calligraphie très riche elle-même et en rupture avec les autres, que ce soit sur le format, la couleur du fond, etc.
Chacun peut la méditer à sa manière.
Texte (Ap 12, 1-3) : Un grand signe apparut dans le ciel : une femme, vêtue du soleil, la lune sous les pieds, et sur la tête une couronne de douze étoiles.
Elle était enceinte et criait dans le travail et les douleurs de l'enfantement.
Alors un autre signe apparut dans le ciel : c'était un grand dragon rouge-feu. Il avait sept têtes et dix cornes et sur ses têtes, sept diadèmes.
CALLIGRAPHIES DES "BEATITUDES APOCALYPTIQUES"
L'Apocalypse de Jean est la Révélation de Jésus Christ, la révélation de son amour pour l'homme.
Ce n'est donc en aucun cas un livre de terreur, un condensé de toutes les catastrophes imaginables dans le but d'effrayer des âmes de toute façon vouées à une destruction horrible dans des souffrances insupportables.
Non, dans ce livre, Dieu essuie les larmes des yeux des hommes.
Avec tendresse.
L'épreuve n'est pas gommée mais nous y sommes préparés.
Et ce, en raison de l'intimité que nous avons pu établir avec Jésus grâce à la Révélation de l'amour du Christ.
Il y a donc des phrases qui se présentent comme des béatitudes, comme celles que Jésus nous donne dans son discours sur la montagne (Mt 5, 3-12).
J'en ai choisi quatre pour insister sur cet aspect qui vient à l'encontre des idées reçues.
Quatre est le chiffre de la création, il signifie la totalité de l'univers créé.
"Et Dieu vit que cela était bon".
Les quatre évangélistes ont consigné par écrit la Bonne Nouvelle et nous devons la porter aux quatre coins du monde.
Malgré leur aspect déroutant, ces "béatitudes" sont vraiment un message d'espérance.
(Chacune demanderait des explications pour éclairer un langage pour le moins apocalyptique. N'hésitez pas à me le demander si besoin).
Texte (Ap 14, 13) : Heureux dès à présent ceux qui sont morts dans le Seigneur!
Oui dit l'Esprit, qu'ils se reposent de leurs labeurs, car leurs oeuvres les suivent.
Texte (Ap 16, 15) : Heureux celui qui veille et garde ses vêtements, pour ne pas aller nu et laisser voir sa honte.
Texte (Ap 20, 6) : Heureux et saints ceux qui ont part à la première résurrection.
Texte (Ap 22,7) : Heureux celui qui garde les paroles prophétiques de ce livre.
Au total, cette exposition a réuni 12 calligraphies sur des textes de l'Apocalypse de Jean.
Douze est un nombre hautement symbolique dans la Bible et repris plusieurs fois dans l'Apocalypse.
Je dirai simplement que ce nombre permet de décrire la Cité Sainte, la Jérusalem nouvelle.
Les calligraphies seront bientôt visibles en plus grand sur la galerie "calligraphie" (dès que j'aurai fait la page en fait).
Par la même occasion, je vous invite à voir ou revoir mon livre sur l'Apocalypse sur la galerie "livres et vidéos".
Vous pourrez voir ainsi, pour un même texte, la différence de traitement résultant de l'usage de ce texte (passage d'un livre ou oeuvre d'exposition).
